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Modulation et semaine compressée : une synergie envisagée.

Des schémas culturels et des positions de façade empêchent tout développement d’une nouvelle approche organisationnelle, qui pourtant correspondrait aux nouvelles habitudes de vie et à la concurrence mondiale. En France particulièrement, la réduction imposée et subventionnée du temps de travail a masqué et masque encore toute autre opportunité d’adapter l’organisation du travail à des générations et un monde nouveau. La recherche de la manne collective des subventions fut la dernière action des RH pour s’impliquer dans le contrôle de l’inflation des coûts de personnel.

L’évolution des rythmes de vie, du rapport au temps, des équilibres entre vie professionnelle et vie personnelle, l’apparition de l’instantanéité par les technologies mobiles, le besoin de vitesse et de disponibilité liées à la mondialisation sont autant de facteurs avec la diminution du temps de travail généralisée dans les pays développés qui ont mis en avant une solution: la semaine compressée (entendez par-là une semaine de 3,5 ou 4 jours  induisant des roulements pour coller aux horaires de disponibilité d’une entreprise et aux contraintes personnelles des employés).

Pourquoi les 35 heures sur quatre jours de la semaine compressée sont-elles honnies par nos DRH au point que l’Apec en fait écho et que nos grands conseils RH ne s’y frottent pas ? Il faut peut-être remercier la confusion entretenue avec la semaine de 32 heures à laquelle nous semblons échapper.
Certes le système est plus complexe pour calculer l’impact des jours d’absence par différente nature, pour mettre en place des roulements et cycles, pour passer à la modulation qui était censée contrecarrer l’effet 35 heures, pour écouter les contraintes des salariés. Certes aux cycles imposés et rigides, il faut apporter l’élasticité de la substitution potentielle et se charger des calculs de présence adéquate. La recherche de la simplicité est méritoire, mais à gain d’efficacité constant. USA, Canada, Allemagne et Hollande prouvent à chaque conversion d’industrie, de services, ou d’administration que le gain est substantiel à passer à la semaine compressée. Mais n’est-ce pas le rôle de nos RH que d’étudier pour les autres services les modes d’aplanissement de la complexité de solutions plus productives ?

Il existe des solutions de planification qui résolvent dans l’encadrement du droit du travail national et des conventions, la complexité liée aux libertés offertes pour compenser l’effet social des roulements même si l’aubaine du travail sur 4 jours est très appréciée. Elles prennent en compte des jours vaqués préférentiels des employés et organisent les roulements autour des jours les plus demandés. Ainsi, l’équité au sein des équipes est respectée. Un puissant moteur, basé sur des algorithmes complexes voire de l’intelligence artificielle, permet de prendre en charge l’ensemble des contraintes individuelles, légales et fonctionnelles pour produire des plannings individualisés avec une granularité de période qui correspond à celle de la finesse du besoin prévisionnel de l’entreprise ou de la collectivité (heure ou ½ heure).

Les start-up spécialisées proposent déjà en plus, des échanges de temps intra-équipes, sorte de bourse de temps par compétence, disponible sur le mobile de chaque employé en 24/7. Il s’agit donc là de solutions efficaces et adaptables à tous, véritables soutiens des Ressources Humaines pour s’impliquer auprès des managers dans la recherche d’une productivité plus grande des dépenses et des investissements.

Plus le temps de travail est faible, compte tenu des temps improductifs de transition, plus l’étalement des heures sur des journées de travail courtes est contre-productif. Plus la demande d’amplitude de disponibilité est élevée, plus la couverture de ces amplitudes s’optimise avec des segments travaillés par employés potentiellement longs et courts. C’est algébrique. Considérant que le confort des échanges de temps inter employés et inter semaines est trivialement facilité par les disponibilités qu’offrent une semaine compressée de 4 jours, et considérant que le frein lié au décompte des heures à partir d’un seuil hebdomadaire est levé par la modulation (que Le Ministre Macron, propose d’étendre sur 2 ans), quelle torpeur faut-il avoir pour ne pas s’éveiller aux solutions gagnantes ?

Cette nouvelle organisation du temps avec des outils d’adaptation sur mobile, correspond, de plus, aux aspirations des générations montantes (Y et Z), qui aspirent à une concentration des jours travaillés, une organisation plus dynamique et responsable de leur semaine avec une atomisation des temps de travail. Alors, un cut à 3.214 heures plutôt que 35 ?

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Philippe Gosselin

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