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Libérer le travail : la révolution des stratégies d’organisation du travail

L’esprit Macron souffle sur l’avenir de l’organisation du travail. Ce souffle espère provoquer le redressement des producteurs de biens et de services, du privé comme du public avec un nouveau rapport au temps travaillé.
Les cabinets de conseil en organisation s’activent pour faire évoluer des rapports structures/employés dans l’esprit Macron. Rapports qui passent souvent par des DRH peu enclins à sortir de leur zone de confort.
Jusque-là les réformes Combrexelle sur le code du travail qu’elles aient été portées par Sarkozy, lois TEPA ou par Khomri, loi Travail, n’ont quasiment jamais passé les portes de l’entreprise ou de l’administration bien que l’amélioration du rendement des structures humaines reste l’objectif de la culture managériale.

La décennie Macron s’engage à faire évoluer les stratégies d’organisation du travail. Elle apporte une triple réponse à l’évolution du rapport au travail :

 

Capturer du temps de travail lié à l’atomisation de la valeur ajoutée.

La production nationale de temps de travail nécessite une consommation de temps de travail via des biens et services concurrentiels du local à l’international sans filtre de qualité de structure. L’atomisation des composants de la valeur ajoutée d’un bien ou service offre des opportunités infinies de constituer une offre concurrentielle quelle que soit la taille de la structure. La production de temps de travail n’a plus de frontière et chaque % de valeur ajoutée conquis par un équilibre entre un marché, une structure et une équipe nécessite une souplesse des accords d’organisation sociale au plus près des acteurs.

La pérennité de la relation entreprise-équipe-marché ne berce plus les illusions de quiconque. Laisser du temps au temps à une structure pyramidale de décision sur les opportunités-menaces en matière de relation sociale est d’un autre temps. La proximité et la réactivité sont nécessaires à la captation efficace de la valeur ajoutée. S’adapter vite et au plus près de la connaissance des besoins et contraintes rend nécessaire la constitution d’équilibres de proximité.

 

La flexibilité adaptée à chacun passe par un nouveau rapport au temps  

La solidarité des nouvelles générations, leur rapport au temps productif (utile) et au temps captif change l’approche de la gestion du partage du temps individuel.
La valeur d’un jour travaillé n’est pas uniforme. Elle s’interprète au regard du coût instantané de l’absence de disponibilité sans degré de liberté et du besoin de ressources de chacun. L’arbitrage sur les équilibres de consommation du temps de chacun se partage entre structure et employé avec diverses formes de rapports (plus uniquement le salariat).
L’équipe et le groupe remplacent l’entreprise ou la structure dans son rôle d’amortisseur social et d’attraction potentielle. Les pratiques de gestion des temps qui sanctionnent aveuglement le pouvoir d’achat sont obsolètes comme l’exclusivité de la relation employeur-employé.  Permettre le cumul d’activités offre aux générations montantes l’équilibre recherché des sources de revenus, les perspectives d’avenir dans le changement, ou bien l’expression solidaire. La ressource de temps de travail se libère des contraintes du salariat unique , il convient d’aplanir l’exclusivité de ses avantages. Les corps sociaux désuets au regard des groupes sociaux ne doivent plus décider contre les individus.

 

Croire à la formation pour que le déficit de travail permette la constitution d’un capital productif

Les aides au travail se détournent des investissements productifs de biens et de services : il n’y a plus de recherche d’effet de levier dans la dépense d’aide au travail. Le traitement social du chômage par l’emploi public ne peut ramener à des valeurs qui recréeraient les conditions d’un équilibre potentiel du marché du travail.
La dépense liée à un emploi, productif de valeur ajoutée attendue par un marché, génère une production de valeur supérieure à la même dépense de compensation sociale directe. Suivant ce constat simple il devient donc utile de pousser le marché à produire par consommation du temps de travail national même subventionné (ex : heures sup détaxées) dans le cadre des normes européennes bien comprises par nos voisins.
Les subventions qui partaient sur la conservation d’emplois obsolètes ou d’immédiate proximité provoquant des distorsions de concurrence sont réorientées vers les activités en voie d’expansion. La pépinière d’activité remplacera dans les grands groupes la défunte pépinière de salarié. La couverture chômage gérée comme une compensation durable à l’expression d’un échec se voit réorientée vers la création d’un capital individuel auquel l’entreprise peut être partie prenante par l’apprentissage et l’emploi-formation.

 

Incitation aux heures supplémentaires, ajustement des amplitudes de travail aux nécessités de services et de marché, recours aux organisations limitant l’impact écologique des transports, ouverture des horaires individualisés, recherche du maintien du pouvoir d’achat malgré les délais de carence, développement des formes alternatives de contrats de consommation de temps, ouverture de la formation-reconversion ou bien à l’emploi-formation aux sans-emplois, sont parmi les axes de la dynamique de la décennie ouverte cette semaine.

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Philippe Gosselin

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